A la terre

C’est d’elle que j’ai été tiré,  je retournerai donc vers elle. Elle a vu mes balbutiements, mes cris, mes pas hésitants. Elle a accompagné et entendu mes rires et mes larmes, supporté mes amours, mes déchirements, vu mes doutes et laissé libre cours à mes certitudes. Elle a rempli mes oreilles de sons riches et merveilleux, de silences apaisants. Ses parfums et ses odeurs ont rempli mes narines. Ses vents ont caressé ma peau, buriné mon visage. Son eau m’a lavé, m’a trempé, m’a recouvert de chaleur, de fraîcheur lorsque j’en avais besoin. Elle m’a nourri et sans doute m’a plus respecté que moi qui n’est pas su lui redonner sa générosité. Je descendrai en son sein, elle enveloppera mon visage et mon corps, je ne ferai qu’un avec elle dans son magma profond. Et si le feu de l’univers doit me consumer avec elle j’attendrai patiemment que le temps fasse son oeuvre, je respecterai cette horlogerie céleste.

Que ceux qui veulent monter au ciel acceptent d’abord de descendre en son sein, qu’ils ne pensent pas occulter un pélerinage pour gagner vite des lieux hypothétiques de repos qui pourrait être des lieux terribles de prise de conscience, de remords ou de souffrances. A trop projeter l’après, on en oublie l’instant, on rêve en construisant un monde dans lequel on ne vit déjà plus. La terre appelle ma conscience.

Je ne souhaite pas m’échapper en fumée, des méchants ont tenté de supprimer des peuples ainsi, ils ont cherché à gommer des traces de vies, ils n’ont pas respecté leur culture, leurs ancêtres. Ils ont nier les tombes et les croix puissantes qui debouts témoignaient, ils pensaient se substituer à Dieu. Le corps s’il est un temple n’est pas qu’une mécanique vide, s’il abrite un souffle d’en haut, quel respect ne lui doit-on pas? S’il est corruptible, et il l’est, laissons lui le destin de son incorruptibilité. Certains grands êtres ont accepté ce chemin, ont respecté cette apparente humiliation alors que leur puissance aurait pu les en dispenser…

Toute montée est précédée d’une descente, certains textes anciens de différentes cultures disent en substance que « l’humilité précède la gloire ». En abaissant nos corps, en ensevelissant nos restes, nous inclinons nos têtes et remercions celle qui nous a porté, c’est un hommage visible aux yeux de tous, un lieu de recueillement et de méditation. En faisant corps avec elle, en acceptant la putréfaction, nous acceptons la transformation. Et nous donnerons vie à nouveau dans d’autres lieux et dans d’autres univers, de nouveaux systèmes verront nos atomes…une poussière d’étoile, quelle merveille.

Un commentaire pour A la terre

  1. Darla Arriaga dit :

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